Premier Cours de Chamanisme : Introduction

Sujet: Premier Cours de Chamanisme : Introduction Sam 15 Mar 2008 - 14:56

Ces derniers temps, la neige avait recouvert le parc ainsi que le château de Lómilendë. Les élèves, les professeurs ainsi que tous les habitants du château se couvraient d’écharpes, de manteaux et de tout autre morceau de tissus capable des les protéger du froid. Le paysage était splendide et la fine neige de cette fin d’hivers qui continuait à tomber le rendait encore plus féerique. Aujourd’hui, Vanina avait profité d’une nuit de sommeil reposante et c’est en pleine forme qu’elle se leva ce joyeux matin hivernal. Elle avait revêtue une robe blanche lui arrivant au genoux, malgré la froideur du temps. Le premier cours qu’elle avait à donner commençait en début d’après-midi, juste après le délicieux repas qu’elle venait de prendre en compagnie des autres dans la salle à manger. Elle se dirigeait maintenant vers la salle de classe encore vide de toute présence, à demi réjouie de pouvoir observer les futures performances des élèves de sa section.

La pièce qui se trouvait dans la tour sud était claire et lumineuse, mais aussi horriblement vide. La chamane s’avança au milieu de la pièce, déconcertée par cette classe morne. Sa première action fut de remplir les étagères de derrières de toutes sortes d’objets et de livres liés au chamanisme. Par la suite, elle ouvrit les fenêtres quelques instants pour laisser entrer l’ai frais. Ensuite, sur le haut du tableau noir, elle écrivit à l’aide d’une craie blanche :

Citation :: Bienvenue !
Premier Cours de Chamanisme : Introduction

La salle était grande, mais même une fois les pupitres poussés, il était difficile d’entraîner une classe entière au niveau pratique entre ces quatre murs. La directrice, d’un claquement de doigt, ouvrit une trappe au plafond. Un escalier en sortit pour que l’on puisse accéder à l’étage au-dessus. Lorsque l’on empruntait les quelques marches, on se retrouvait à l’air libre, au sommet de la tour. Vanina fit apparaître des murs vitrés pour protéger ses élèves du froid de ce mois glacial. On se retrouvait à présent entouré d’un gigantesque cube vitré. Satisfaite des quelques modifications apportées, elle redescendit et referma la trappe pour le moment. La nipponne prit place à son bureau et entama la lecture de quelques papiers administratifs ennuyeux en attendant l’arrivée de ces élèves.

Le cours commençait dans 20 minutes.

Une douce lumière vint tirer Fiacre des bras de Morphée. Ouvrant doucement les yeux, le Chaman vit en premier lieu le plafond, puis les dortoirs et enfin les autres élèves qui faisaient parti de sa section. Il se leva rapidement, quittant la douce chaleur de ses draps et se dirigea vers la salle de bain, où il prit une douche glacée. Il entreprit de s’habiller avec l’uniforme de sa section, revêtant écharpe et gants et un bonnet. Il remit le collier qu’il avait toujours autours du cou et partit en direction du réfectoire. Il avala rapidement un jus d’orange et prit un croissant avant de partir en vitesse pour suivre le cours de Potions dispensé par un de ses directeurs – M. Adrazar.

Les cours se suivirent, et ne se ressemblèrent pas. La matinée fut passionnante et Fiacre était impatient de suivre d’autres cours. Il mangea rapidement à la pause de midi – seul. Son arrogance et sa vanité ne lui permettaient pas de se faire rapidement des amis. Le Canadien restait donc seul, face à son assiette, mais il ne s’en souciait pas, seule l’apprentissage comptait pour le moment. Il consulta son emploi du temps et alla donc rejoindre la salle de cours des Chamans. Il entra, son sac en badouillière presque vide. Il détailla la salle et nota ce qui était inscrit sur le tableau.

« Bonjour Madame, je suis heureux de vous dire que j’ai acheté un hippopotame, je pensais qu’il correspondait bien à la personne qui dirigeait notre section. »

Sur ces quelques phrases insolentes, il partit s’asseoir au premier rang, et sortit un livre de son sac. Il lut plusieurs chapitres, et s’impatientait de voir les autres élèves arriver pour que le cours commence enfin. Le Chaman était divisé, ou il restait insolent – respectant sa nature – et continuait de faire perdre des points à sa section, ou il s’assagissait en essayant de faire remporter à tout prix à la coupe de fin d’année. C’était un grand conflit intérieur, mais c’était sûrement son caractère « sale gosse » qui remporterait la bataille.

« J’espère que vous nous réservez un cours intéressant. »

Un petit sourire naquit sur les lèvres du jeune Canadien, impertinence, qui aurait pu croire que le jeune garçon était né et avait grandi dans un orphelinat, maltraité ? Au fond, il n’était pas réellement méchant et impertinent, ce n’était qu’une couche protectrice, mais ça personne ne le saurait jamais.

Le premier élève ne fut pas des moindres. Ce n’était autre que Fiacre Tuquarite, le sale gamin éhonté sans avenir apparent. A son arrivé magistrale, il ajouta une phrase cinglante supposée – et je dis bien supposée – atteindre la grande et formidable directrice de Wahei. Croire un seul instant que ce genre de commentaire désobligeant pouvait déstabiliser la pharamineuse chamane, relevait de l’absurde et de l’imbécillité qui semblait grandir chez le jeune élève impertinent. Un sourire presque sadique et machiavélique apparut sur le minois de Vanina, ravie de cette remarque déplacée. D’un ton doucereux et fourbe, elle répondit :

« Bonjour cher élève imbu de sa personne, tu commences à merveille ton premiers cours de chamanisme avec cinquante points de moins à ta section. Ce qui montrera bien que je me fiche complètement que ma section perde des points et que je ne favoriserai personne. Deuxièmement tu finis déjà ton premier cours en beauté car tu es viré de celui-ci pour cette fois. Et comme tu n’assisteras pas à mon cours je veux que tu sois ce soir dans mon bureau à vingt et une heure précise.»

La jeune femme se leva de son bureau et en fit gracieusement le tour pour finir devant celui-ci, appuyée contre le rebord. Elle reprit d’une voix moqueuse.

« Si tu arrives en retard, je serais susceptible de te virer de l’école, alors ne prends pas le risque… »

Vanina marqua une pause en appuyant son index sur ses lèvres et ajouta :

« Ou plutôt essaie, je crois que ça m’amuserait beaucoup. »

La directrice marcha jusqu’à la porte et l’indiqua de ses deux mains.

« Par ici la sortie, monsieur Tuquarite. Oh et une dernière chose, ta section c'est la mienne et non celle de Yezekael. Par ailleurs, je ne pense pas qu'il apprécie se faire traiter d'hippopotame en public le pauvre...»

La directrice ne supporta pas les commentaires du jeune Canadien. Celui-ci fut renvoyé du cours et fit perdre 50 points à sa section. Il ne put se retenir de réprimer un petit sourire et regarda sa supérieure hiérarchique dans les yeux. Il avait l’habitude de côtoyer des gens aux ego surdimensionnés. Il en avait rencontré plusieurs chez lui, quand il vivait encore avec son père adoptif. Tous des hommes et des femmes plus imbus de leur personne que les autres, se vantant et ne supportant pas la moindre critique.

« Je me réjouis de voir revoir ce soir. Je ne pense pas que vous fassiez du favoritisme, je sais que vous n’avez aucun amour-propre, pour vous voir votre section remportée le tournoi de fin d’année n’a aucune importance, et oui c’est la vie. Mais je vais vous faire une confidence, je réussirai à faire gagner des points à Wahei tout en restant impertinent. »

Il ramassa son sac et se dirigea vers la porte, au moment où il partait, la Japonaise fit une blague de mauvais goût, contre son homologue élémentaliste. Il se retourna, sourire aux lèvres, et lui répondit.

« Vous vous prétendez au-dessus des autres, mais tous ce que vous arrivez à répondre à un gosse de 11 ans c’est en critiquant votre collègue. Je loue votre répartie et j’espère vraiment avoir la même quand je serai vieux. Sur-ce, je vous souhaite une bonne après-midi, à ce soir.»

Le Chaman sortit de la classe, au lieu d’être triste ou révolté, il était heureux. Il disposait d’une heure pour rien faire, ou lire. Les élèves qui arrivaient pour suivre le cours, le virent sortir avec étonnement. Mais aucun n’osa ou n’eut l’initiative de lui demander pourquoi. Il descendit au réfectoire, à midi il n’avait presque rien avalé, et une petite faim se faisait sentir. Ensuite, il ne savait pas réellement ce qu’il ferait. Peut-être irait-il lire dans son dortoir ou peut-être partirait-il à la découverte du château.

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